Comment progresser en simracing, améliorer ses performances et construire sa progression de manière intelligente ?
Voici 5 conseils clés que j’ai appris au fil des années derrière un volant — que ce soit en jeu, en karting, à travers des coachings ou des discussions avec d’autres pilotes — et que j’ai eu la chance de valider avec Florian Lebigre, l’un des meilleurs pilotes esport au monde, coéquipier de Max Verstappen sur iRacing.
Des conseils simples, concrets, et applicables par tous, quel que soit ton niveau. (La vidéo de ces conseils est présentée tout en bas de cet article)
1️⃣ Ne pas se focaliser uniquement sur la performance
C’est l’erreur la plus fréquente : vouloir aller vite trop tôt.
On pense que progresser, c’est forcément gagner du chrono, alors que la vraie base du pilotage, c’est la régularité.
Un pilote rapide mais inconstant ne termine pas les courses, ou fait des erreurs coûteuses. À l’inverse, un pilote régulier progresse naturellement, car il apprend à mieux sentir ses limites et à gérer la course dans sa globalité.
On le voit souvent : certains pilotes explosent tout en qualif, mais se sortent dès les premiers tours parce qu’ils cherchent trop la vitesse pure. En course, la clé, c’est la stabilité.
Apprends à enchaîner des tours propres, sans off-track, sans incident, avec un rythme constant.
C’est ce travail sur la constance et la maîtrise qui te fera réellement progresser.
👉 La vitesse viendra naturellement une fois que tu seras capable d’être régulier, précis et patient. C’est ça, la vraie performance.
2️⃣ Travailler sa technique et ses réglages
La technique et le matériel, c’est le socle. Et trop de pilotes négligent encore ces deux aspects pourtant essentiels.
Tu peux avoir 1000 heures de roulage, mais si tu n’as jamais pris le temps d’apprendre les bases du pilotage — le freinage dégressif, optimiser la rotation de sa voiture, la bonne utilisation de piste — tu risques de plafonner rapidement.
C’est pareil pour le matériel : un pédalier mal réglé, un FFB trop fort ou une position bancale peuvent t’empêcher de progresser sans que tu t’en rendes compte.
Travaille d’abord les fondamentaux :
- Le freinage dégressif, pour amener la voiture dans le virage avec fluidité,
- La rotation et le placement du regard,
- L’utilisation complète de la piste, pour exploiter chaque centimètre,
- Et la régularité des inputs : toujours les mêmes gestes, les mêmes pressions, les mêmes repères.
Côté setup, ajuste tout ce qui touche à ton confort et à la précision :
- Un pédalier progressif, idéalement en load cell,
- Un FFB clair et lisible, pas forcément fort, mais détaillé dans les infos qu’il remonte,
- Une image fluide et sans latence,
- Et une position de conduite stable et naturelle.
C’est souvent en revenant à ces bases qu’on fait les plus gros progrès. Et je peux te garantir qu’un bon réglage vaut parfois plus qu’une nouvelle voiture ou un setup miracle.
3️⃣ Penser long terme (matériel et jeux)
Si tu sens que le simracing est une passion qui va durer, il est important de réfléchir sur le long terme.
Le but n’est pas d’acheter tout de suite le meilleur matériel, mais de faire des choix cohérents qui t’éviteront d’enchaîner les remplacements et les frustrations.
Mieux vaut économiser un peu pour investir dans du matériel que tu garderas plusieurs années :
un bon pédalier, une base Direct Drive adaptée, un châssis stable… Ce sont des éléments qui changent vraiment la qualité de ton pilotage et ta régularité.
Même logique côté jeux : explore, teste et trouve celui qui te correspond le mieux.
iRacing, ACC, Le Mans Ultimate, AMS2, RaceRoom, ou rFactor 2, chacun a sa philosophie et ses sensations.
Le bon jeu, c’est celui qui te donne envie de revenir rouler régulièrement. Et c’est cette régularité qui fera toute ta progression.
4️⃣ Planifier sa progression et structurer sa pratique
Avec la quantité de contenu dispo aujourd’hui, on peut vite s’éparpiller.
Un coup de GT3, un coup de formule, un coup d’endurance… et au final, on ne progresse pas vraiment.
La clé, c’est la structure.
Concentre-toi sur une ou deux voitures, un jeu, voire une série pendant plusieurs semaines.
Apprends à connaître ta voiture, ses limites, ses réactions. C’est ce qui fera de toi un pilote complet.
Dans ma communauté, plusieurs simracers ont énormément progressé simplement en se concentrant sur une discipline pendant quelques mois avant de passer à autre chose.
C’est aussi comme ça que font la plupart des pilotes esport : ils travaillent sur une base solide avant d’élargir leur palette.
Et une fois que tu sens que tes bases sont bien en place, tu pourras justement commencer à varier davantage.
Florian me disait que la spécialisation aide à construire des fondations, mais que la variété — tester d’autres disciplines, formats, voitures — permet ensuite d’élargir ton ressenti et ta capacité d’adaptation.
Les deux vont ensemble, simplement pas au même moment.
5️⃣ Sortir de sa zone de confort
C’est peut-être le conseil le plus important, et pourtant souvent le plus oublié.
Une fois que tu maîtrises une voiture, un combo ou un format, n’hésite pas à aller chercher autre chose.
Changer de discipline, rouler dans des conditions différentes, tester des voitures plus techniques, passer du solo au multi… tout ça va t’apprendre des choses que tu ne peux pas découvrir autrement.
J’ai vu plusieurs pilotes de ma communauté complètement changer de niveau en essayant des catégories plus exigeantes : les V8 Supercars, les LMP ou les Radicals, par exemple.
Ces voitures te forcent à réapprendre la gestion du frein, du transfert de masse, du grip — et derrière, tout paraît plus facile, surtout si tu es habitué aux GT3.
Mais surtout, sortir de sa zone de confort, c’est rester curieux et motivé.
Parce que oui, la progression n’est jamais linéaire : il y a des hauts, des bas, des plateaux. Et c’est normal.
L’important, c’est de continuer à prendre du plaisir à apprendre et à découvrir.
En résumé
Progresser en simracing, ce n’est pas seulement chercher la vitesse.
C’est un équilibre entre technique, mental, rigueur et plaisir.
- Sois régulier avant d’être rapide,
- Retravaille toujours tes bases de pilotage et tes réglages,
- Pense long terme dans tes choix,
- Structure ta progression,
- Et surtout, ose te challenger.
C’est cette approche — simple mais cohérente — qui te permettra de vraiment évoluer, de durer dans le temps et de prendre encore plus de plaisir à chaque session.
Et comme me le rappelait Florian Lebigre lors de notre échange :
“Ce qui fait la différence à long terme, c’est la constance, la curiosité et le plaisir. Le reste suit toujours.”
