Vous avez peut-être déjà entendu parler du freinage dégressif sans vraiment savoir comment l’appliquer en piste. Et pourtant, c’est l’une des techniques les plus importantes pour gagner en performance et en constance au volant — en simracing comme en sport auto réel.
Dans mon cas, cette méthode m’a vraiment fait passer un palier, et c’est pour ça que je vous la partage aujourd’hui, avec mes explications simples et mes retours d’expérience.
Pourquoi le freinage dégressif est si important
Le freinage dégressif, c’est tout simplement l’art de relâcher progressivement la pédale de frein à l’entrée du virage, au lieu de la lâcher d’un coup.
Mais pourquoi c’est si efficace ? Parce que cette technique permet de garder du poids sur l’avant de la voiture grâce au transfert de masse provoqué par le freinage. Résultat : le train avant garde de l’adhérence et la voiture pivote mieux.
C’est donc la clé pour :
- Entrer plus fort dans le virage,
- Bien faire pivoter la voiture en virage,
- Atteindre la corde avec plus de précision,
- Et surtout réaccélérer plus tôt en sortie.
En résumé : freiner mieux, c’est aller plus vite.
Comment ça fonctionne concrètement
Le principe est simple à visualiser :
- Freinez fort en ligne droite à votre repère de freinage,
- Puis relâchez progressivement la pédale à mesure que vous braquez, jusqu’à la corde (ou proche de celle-ci selon la typologie du virage, voiture, conditions de piste)
- Et stabilisez la voiture avant la ré-accélération.
Plus vous augmentez l’angle de volant, plus vous devez relâcher le frein. Ce lien entre direction et pression de frein est ce qui fait tout le charme du dégressif.
📊 En télémétrie, on le voit très bien : la courbe de frein forme une pente descendante fluide, plus ou moins raide selon le type de virage et de voiture.
- Sur une épingle : freinage fort et intense, puis relâche progressive.
- Sur une longue courbe, avec moins d’angle : frein plus doux, maintenu à faible intensité pour aider la rotation.
Entraînement et matériel pour progresser
Comme toute technique de pilotage, le dégressif s’apprend et se perfectionne avec la pratique. Mais certains outils peuvent vraiment vous aider :
- Un pédalier Load Cell ou hydraulique : il mesure la pression au lieu de la position. Cela rend le dosage beaucoup plus précis et développe la mémoire musculaire essentielle pour le dégressif.
- L’analyse télémétrique : utilisez des overlays ou outils comme Garage 61 (gratuit) ou Coach Dave Academy (je les cites car je les utilise moi-même) pour observer votre courbe de freinage. Vous saurez tout de suite si votre relâchement est progressif ou trop brutal.
- Des réglages pédales adaptés : si votre frein est trop souple au début de la course, vous aurez du mal à sentir les premiers pourcents de pression. Ajustez la dureté ou la zone morte basse pour pouvoir maintenir facilement un faible % de frein en virage.
Astuce : pensez à calibrer votre pédalier pour qu’il réponde précisément à votre style. Trop de course ou un ressort trop mou rendent le dégressif quasi impossible.
Les différences selon les voitures
Le freinage dégressif ne s’applique pas de la même manière partout :
- En Formule / monoplace : la forte charge aérodynamique garde déjà beaucoup de poids sur l’avant. Le relâché de frein est donc un peu plus court qu’en GT par exemple.
- En GT ou tourisme : l’aéro joue moins, il faut donc maintenir plus longtemps la pression en virage pour aider la rotation.
- En rallye ou drift : on utilise parfois le frein dégressif combiné au transfert de poids pour contrôler la glisse ou l’inscription de la voiture.
Connaître ces différences permet d’adapter votre style à chaque discipline.
À quoi ressemble un bon dégressif ?
En général, on reconnaît un bon freinage dégressif quand :
- La voiture reste stable à l’entrée du virage,
- Elle pivote naturellement sans sous-virage,
- Et la transition vers l’accélération est fluide.
Si au contraire votre voiture plonge trop fort à l’avant ou part en tête-à-queue, c’est que vous gardez trop de frein. Si elle refuse de tourner, c’est que vous relâchez trop tôt.
L’objectif est donc de trouver ce “juste milieu” : un relâché linéaire et progressif, ajusté à chaque virage.
En résumé
| Ce qu’il faut faire ✅ | Ce qu’il faut éviter ❌ |
|---|---|
| Freiner fort roues droites puis relâcher progressivement | Lâcher brutalement la pédale |
| Garder un peu de pression pour aider à pivoter | Freiner trop tard ou trop fort en virage, puis réagir de manière incontrolée |
| Adapter selon le type de voiture et virage | Ignorer le transfert de masse |
| Utiliser un pédalier précis (Load Cell / hydro) | Un frein trop mou ou mal calibré |
Mon avis et conseils de fin
Le freinage dégressif, c’est une compétence clé pour progresser sérieusement en simracing. C’est une technique qu’on sous-estime souvent, alors qu’elle change littéralement la façon de piloter et de gérer l’équilibre de la voiture.
Prenez le temps de la travailler, analysez vos courbes, ajustez vos pédales, et surtout… écoutez votre ressenti. Quand vous commencerez à sentir la voiture pivoter “toute seule” en entrée de virage, vous saurez que vous y êtes. 🙌
En clair : maîtriser le freinage dégressif, c’est passer d’un pilotage “freine-tourne-accélère” à un pilotage continu, fluide et précis…et surtout plus rapide au final.


