Project Motor Racing fait partie de ces titres qui ont suscité énormément de hype… mais aussi beaucoup d’interrogations. Entre les déclarations ambitieuses du studio, la volonté affichée de proposer un jeu à la fois accessible pour tous et assez poussé pour intéresser les simracers, et les retours contrastés lors de la SimRacing Expo, il était difficile de savoir où placer la barre des attentes.
Maintenant que le jeu arrive officiellement disponible à l’heure où j’écris ces lignes – dans sa version complète, sans early access – il est enfin possible d’évaluer ce nouveau venu comme il se doit. Voici mon avis complet après plusieurs heures au volant, en comparaison avec les titres de référence du marché.
Je précise que j’ai eu accès à un build avant sortie officielle et que cet article sera donc mis à jour selon les tests réalisés ensuite.
Un concept très ambitieux sur le papier
Sur le plan marketing, Project Motor Racing coche clairement beaucoup de cases :
- Disponible sur PC et consoles
- Online gratuit avec matchmaking
- Mode carrière complet
- 70 voitures (77 avec le DLC GTE)
- 28 circuits laser-scannés
- Catégories modernes et historiques
Sur le papier, PMR semble vouloir se positionner comme un titre “entre deux mondes” : plus profond que les jeux grand public, mais peut-être plus accessible que les simus pointues comme iRacing, LMU ou rFactor 2.
Contenu : riche, varié… mais marqué par certains choix
Menus et interface
Interface moderne, claire, très inspirée de Project Cars. Ambiance dynamique, musique épique, extraits de pilotes : ça fonctionne bien et met rapidement dans l’ambiance.
Voitures et catégories
On retrouve 70 voitures réparties dans 13 catégories (77 avec DLC GTE de sortie). Une majorité d’historiques, quelques modernes, des prototypes et GT. Certaines voitures sont directement comparables à celles d’Automobilista 2.
Point faible : aucune Formule, pas de Ferrari ou McLaren faute de licences à ce jour.
Circuits
Les 28 circuits proposés sont tous laser-scannés. Un vrai plus pour l’immersion et la précision.
Un contenu pensé avant tout pour console
PMR offre un catalogue riche, varié et accessible, idéal pour joueurs console où les simus proposant un jeu avec autant de contenu course sont bien plus rares que sur pc.
Modes de jeu : une bonne base, encore perfectible
Carrière
Le mode carrière propose budgets, sponsors, progression réaliste. L’idée est bonne, mais manque encore de profondeur narrative et de mise en scène selon moi.
Online
Disponible au lancement :
- Leaderboards mondiaux – pilote d’usine
- Permis obligatoire pour accéder au classé
- Mode endurance en solo
- Serveurs publics et privés
IA
Meilleure qu’à la SimRacing Expo, mais encore agressive et incohérente. Les batailles manquent de naturel. Dommage à ce stade pour un jeu qui se jouera passablement en solo pour beaucoup. Nous verrons si elle est améliorée dès la sortie officielle du jeu le 25 novembre, puis ensuite.
Graphismes et sons : corrects, mais plombés par l’optimisation
Graphiquement, je trouve que PMR propose des ambiances plutôt réussies, les lumières sont belles, les conditions météo bien rendues. C’est toujours très subjectif, mais en tout cas de mon côté ça ne m’a pas donné l’impression d’être daté, sans non plus être révolutionnaire.
Points positifs :
- Belles atmosphères
- Effets météo soignés
- Circuits bien modélisés
- Sons globalement bons, même si inégaux
Points négatifs :
- Optimisation très insuffisante à ce jour (à voir après la sortie officielle)
- 50–80 FPS même en medium sur RTX 3080
- Chutes massives en pluie, nuit, trafic
- Replays absolument terribles en vues extérieures (caméras type TV) dans notre build (30 fps)
C’est aujourd’hui l’un des défauts majeurs du jeu côté visuel à mon sens.
Au volant : entre très bon… et très décevant selon les voitures
PMR utilise un moteur physique inédit appelé Hadron, et un FFB à 720 Hz. Sur le papier, c’est ambitieux. En pratique, le résultat est très inégal.
Points faibles
- Grosse disparité entre les voitures
- FFB parfois violent et imprévisible
- Manque d’informations en milieu de virage
- Freinages imprécis
- Hypercars difficiles à contrôler et très peu naturelles
Points forts
- GT3 convaincantes dans les sensatinons (mais pas la physique) après avoir fait de bons réglages
- Voitures historiques bien fun
- Accessible mais immersif
- Je le situerai entre un Project Cars 2 et un AMS2 globalement
En résumé : peut être agréable pour un public large, mais trop imprécis pour les simracers exigeants.
Conclusion
Project Motor Racing ne tiendra pas toutes ses promesses auprès des simracers hardcore par rapport à ce qu’on aurait pu croire, mais il pourrait devenir une passerelle entre jeux arcade avancés et simulations accessibles. Son contenu riche, ses modes variés et son approche console-friendly en font un titre à suivre de près, mais qui à l’heure actuelle comporte encore passablement de défauts à corriger.
À améliorer :
- Optimisation (FPS)
- Cohérence physique entre voitures
- FFB à affiner
- IA encore trop agressive
À retenir : Le jeu a du potentiel, mais il doit encore passablement évoluer selon pour convaincre durablement la communauté simracing. Je recommande d’attendre quelques mois si vous hésitez à acheter ce jeu, pour voir s’il parviendra vraiment à corriger ses bugs de jeunesse et ses débuts contrastés.


